Les Jeunes

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Les jeunes accueillis

C’est à partir de la fin des années 1990 que l’on entend parler en France des Mineurs Isolés Etrangers (MIE). Les premiers jeunes arrivant sur le territoire français viennent principalement d’Europe de l’Est, poussés par l’envie d’une vie meilleure après la rudesse de l’ère communiste. Ils sont alors peu « visibles » dans l’espace public, et souvent associés à des « actes de petite délinquance (fracturation de parcmètres à Paris, pickpockets), de situation d’exploitation (mendicité, ateliers de travail clandestin, prostitution) ; leur errance, leur fuite des foyers, voir du tribunal ».

Depuis les années 2000, on assiste à une hausse du nombre de Mineurs Isolés Etrangers en France métropolitaine. Mais c’est surtout à partir de 2016 que l’on observe une forte augmentation du nombre des MIE. En effet, on compte 8 054 jeunes en 2016, 14 908 en 2017, et jusque 17 022 en 2018. En Mars 2016, le terme « Mineur Non Accompagné » remplace celui de « Mineur Isolé Etranger » afin d’insister sur la notion de Protection de l’Enfance. Le choix de confier les MNA à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) est toujours sujet à débat. En effet, certains proposent que ces jeunes dépendent plutôt du droit des étrangers, et non du secteur de la protection de l’enfance, faisant prévaloir l’origine et le statut d’étranger plutôt que la situation de minorité et d’isolement de ces jeunes.

Actuellement, ces jeunes qui arrivent en France sont principalement des jeunes garçons. Ceci s’explique notamment par un phénomène malheureusement courant : la disparition des jeunes filles sur le trajet migratoire. Celles-ci sont en effet la cible de réseaux de prostitution ; cela induit une plus faible présence sur le territoire Français.

Enfin, il est également intéressant de voir que la majorité des jeunes pris en charge en 2019 par l’Aide Sociale à l’Enfance sont issus d’Afrique de l’Ouest : Guinée 24.67 % ; Mali 23.29 % ; et Côte d’ivoire 13.16 %. Les Mineurs Non Accompagnés relèvent donc de l’ASE. En effet, ce cadre juridique est applicable à chaque mineur en danger, quelle que soit sa nationalité. Cette notion de danger se base sur l’article 375 du Code civil : « Si la santé, la sécurité ou la moralité d’un mineur non émancipé sont en danger, ou si les conditions de son éducation ou de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises ». On comprend bien ici pourquoi les MNA rentrent dans le secteur de protection de l’enfance, étant en situation de vulnérabilité due à leur isolement sur le territoire.

Malgré toutes les dispositions législatives encadrant la protection des mineurs non accompagnés, de nombreux jeunes se déclarant mineurs et isolés à leur arrivée en France ne sont pas reconnus tels, et donc ne sont pas pris en charge par le Conseil Départemental. Ce qui amène à l’importance de les accueillir, comme le fait le Centre Bernanos qui fournit un accompagnement global aux jeunes, une prise en charge qui est détaillée ci-dessous.

La prise en charge

Tous issus d’un parcours éprouvant et complexe, les jeunes accueillis au Centre Bernanos ont différents profils, des situations singulières et des attentes personnelles. Tout juste après leur long parcours migratoire, ou quelques jours/semaines après leur arrivée en France et à Strasbourg, ils arrivent au Centre Bernanos après avoir été orientés par Themis, le Service social de la gare, la CeA (Communauté Européenne d’Alsace), le bouche à oreilles, les avocats qui les accompagnent, la permanence d’accueil de Caritas, des foyers de la CeA, le SAMI, etc.Si l’arrivée de certains est annoncée plusieurs jours à l’avance, la majorité d’entre eux passent pour la première fois la porte de Bernanos sans qu’ils soient connus de notre équipe ; en journée comme de nuit.

Le projet du Centre Bernanos est d’accueillir les mineurs à la rue, non pris en charge par la CeA, et qui viennent demander de l’aide. Depuis l’accueil du premier mineur il y a 7 ans, l’association a à cœur d’initier un processus d’accueil pour chaque jeune qui frappe à sa porte, afin de sortir ces jeunes de leur situation de précarité, et de leur proposer un accompagnement personnalisé qui tendra à répondre à leurs besoins, à leurs attentes et à leur intégration en France.

Pour chaque jeune, la forme que prend son accueil est liée à différents facteurs, qui tiennent compte de la singularité de chaque jeune et des types d’hébergements. Ainsi, pour s’ajuster à la situation et aux besoins propres à chaque jeune, le projet de l’association s’appuie sur une expérience de 7 années, traduite dans des repères et axes inscrits dans le projet de service et le livret d’accueil.

Si vous souhaitez les sources de cette brève présentation ou aller plus loin dans la compréhension des enjeux relatifs aux MNA, vous pouvez lire cet article.

Les possibilités d'hébergement

Nombre de places dans le dortoir : 19 max (fixées par la commission de sécurité). Cependant, la moyenne de 12 jeunes accueillis dans le dortoir est la limite pour des conditions d’une vie commune paisible, et un accompagnement éducatif professionnel serein (équipe de 3 éducateurs). Aussi nous fixons la limite d’accueil à 11 jeunes (nombre de lits dans le dortoir), avec possibilité de 2 autres places pour un « accueil d’urgence » (lits de camp) le temps de trouver une autre solution d‘accueil pour le jeune. L’accueil dans le dortoir reste cependant précaire, nous faisons tout notre possible pour l’améliorer.

Accueil en famille ou colocation. Accompagnement des jeunes (rendez-vous réguliers) et des familles par l’éducateur référent, charte tripartite.

Amis des jeunes, hôtel FJT, 115 …
Accompagnés par les 3 éducateurs (rendez-vous réguliers).